COLLÈGE JOSEPHINE BAKER 12 rue Mariton SAINT-OUEN | ![]() |
programme d'origine : groupe scolaire
programme actuel : collège 600
code site IA : 0932261C
autre(s) collège(s) à Saint-Ouen : Jean Jaurès, Jules Michelet
1901 : construction du groupe scolaire Blanqui
1951 : reconstruction d'une partie du groupe scolaire sinistré
1997 : rénovation-restructuration et création du 3e collège de Saint-Ouen
Maître d'ouvrage (1901) : Ville de Saint-Ouen
Architectes (1901) : Alexandre Maistrasse et Marcel Berger
Maître d'ouvrage (1951) : Ville de Saint-Ouen
Architecte (1951) : Paul-Emile Ohnenwald
Architecte (1997) : Rudy Ricciotti
Maître d'ouvrage (1997) : Département de la Seine-Saint-Denis
Maître d'ouvrage délégué (1997) : Sodédat 93
Programmiste (1997) : Menighetti
BET (1997) : Pariente Ingénierie
Prévention incendie (1997) : Casso & Cie
Entreprise (1997) : Edif, entreprise générale
surface hors-oeuvre brute : 9735 m2
surface hors-oeuvre nette : 7015 m2
surface utile : 4636 m2
surface du terrain : 6433 m2
salles d'enseignement général : 18
salles de sciences : 4
salles de technologie : 3
salle d'informatique : 1
salles d'enseignement artistique : 2
CDI et locaux associés : 208 m2
salle d'EPS : 310 m2
salle polyvalente : 140 m2
demi-pension : 385 m2
préau : 192 m2
logements de fonction : 5
places de stationnement : en sous-sol
coût global de l'opération : 45,6 millions F HT soit 6,95 millions €
1901 construction du groupe scolaire Blanqui Maître d'ouvrage : Ville de Saint-Ouen |
PROGRAMME DU GROUPE SCOLAIRE D'ORIGINE |
Avec les écoles, comme avec les autres édifices de la IIIe République on assiste au tournant du XXe siècle à la naissance de nouveaux types architecturaux : les équipements publics. A sa construction en 1901, l’école des Rosiers, qui prendra ensuite le nom de groupe scolaire Auguste Blanqui, comprend une école maternelle de quatre classes, une école de filles et une école de garçons de chacune 8 classes. |
PARTI ARCHITECTURAL DU GROUPE SCOLAIRE D'ORIGINE |
L’école a été implantée sur un terrain bordé par la rue des Rosiers, les rues Mariton et Blanqui (anciennement rue Mathieu). Bien que mitoyenne avec des propriétés privées côté rue J.-B. Clément, dès l’origine elle constitue à elle seule quasiment un îlot. | pilastre : élément saillant d'un mur en maçonnerie et présentant l'aspect d'un pilier engagé dans la paroi arc de décharge : cet arc, inclus dans la maçonnerie et surmontant le linteau d'une baie, permet de soulager celui ci en reportant le poids de la maçonnerie hygiénisme : à partir de la fin du XIXe siècle les préoccupations sanitaires deviennent prépondérantes face aux conditions de vie déplorables des classes laborieuses, en particulier l'insalubrité des logements, facteur de risque d'épidémies. Les réponses se traduisent dans l'aménagement urbain et l'architecture par des prescriptions et règles de salubrité dans la conception des espaces et des formes (ensoleillement, circulation de l'air, etc). clef de voûte : élément souvent en pierre taillée qui permet de bloquer en son centre la courbe d'un arc couronnement : partie qui termine le haut d'un ouvrage |
1951 reconstruction Maître d'ouvrage : Ville de Saint-Ouen |
A la suite de bombardements sur Saint-Ouen en 1944, les groupes scolaires Blanqui, Jaurès et Michelet sont endommagés. Une partie des bâtiments sinistrés de l’école Blanqui sont provisoirement remplacés par des baraquements en bois. Six nouvelles classes avec préau-cantine sont ensuite reconstruites à l’emplacement de l’école des garçons, la nouvelle construction venant se raccorder sur l’ancienne en reprenant les principes de l’école initiale. L’aile abritant les classes sur la rue des Rosiers comptait un rez-de-chaussée et un étage comme l’ancienne aile détruite, avec trois classes par étage. Le raccordement avec le bâtiment existant sur la rue Blanqui ne comportait qu’un rez-de-chaussée et abritait le préau-cantine. Ces nouvelles constructions furent édifiées sur les fondations des anciens bâtiments dont la trace encore visible aujourd’hui est constituée par le soubassement de pierre meulière conservé par Rudy Ricciotti. |
1997 rénovation-restructuration Architecte : Rudy Ricciotti |
Le groupe scolaire Blanqui connaît successivement divers travaux d’extension et de reconstruction jusqu’à ce qu’il soit définitivement abandonné à la fin des années 50. En 1963, la municipalité saisit alors l’opportunité de cet équipement vacant et y installe provisoirement le lycée de Saint-Ouen dans l’attente d’une construction neuve sur un autre site. Il faut attendre les années 90 pour que les locaux soient libérés, qu’un concours soit lancé et des travaux entrepris afin d’y implanter le nouveau collège. Le troisième collège de Saint-Ouen ouvre en 1997 et prendra le nom de Joséphine Baker en 2001. |
LE COLLÈGE DANS LE QUARTIER |
Situation du collège, contexte urbain Le collège Joséphine Baker s’inscrit aujourd’hui dans un quartier mixte de pavillons et de petits immeubles collectifs, d’immeubles de bureaux et de locaux d’activité, où les îlots sont caractérisés par de vastes parcelles. Alors qu’au Sud, le tissu urbain est composé de pavillons et d’immeubles anciens, à l’Est, se mêlent constructions anciennes (usines, entrepôts, immeubles) et modernes (sièges sociaux). |
Desserte, accés Depuis la rue Mariton, les élèves accèdent au collège par un petit parvis situé entre l’ancienne école et l’extension. Sur la rue, la chaussée a été rétrécie, un passage piéton a été aménagé et le stationnement interdit. L’accès au parking souterrain, réservé au personnel, jouxte cette entrée. L’accès piéton du personnel se fait depuis la rue Blanqui, l’entrée rue des Rosiers est réservée aux livraisons. |
PARTI ARCHITECTURAL ET URBAIN |
Implantation sur le terrain Les bâtiments reconstruits reprennent le principe classique d’implantation des bâtiments d’origine, à l’exception de l’aile qui referme la composition au nord en retrait par rapport au mur séparatif, et où s’interpose un espace planté. |
Composition architecturale En conservant une partie des bâtiments d’origine, l’enjeu pour l’architecte était d’enrichir le projet en élargissant les combinaisons architecturales grâce à la confrontation des deux architectures ancienne et nouvelle, tout en limitant les coûts de l’opération. |
ORGANISATION DES ESPACES DU COLLÈGE |
Alors que l’ancienne école comprend un rez-de-chaussée et un étage, les ailes reconstruites se développent sur 3 niveaux. Le fonctionnement de l’ensemble du collège s’articule autour de l’espace central de la cour de récréation. |
Les bâtiments d’origine Les bâtiments d’origine conservés et restructurés ont été affectés aux logements de fonction et à la salle de sport. |
La reconstruction-extension Les ailes neuves sont dédiées aux classes et aux espaces abritant les fonctions collectives du collège. Celles ci sont distribuées par une rue intérieure traversante qui rejoint la rue Mariton et la rue des Rosiers. |
au rez-de-chaussée |
au premier étage |
au deuxième étage |
ESPACES INTÉRIEURS |
L’accent a été mis sur l’éclairage naturel des locaux, y compris des espaces de distribution : l’ensemble des circulations donnent sur la cour et desservent les salles de classe sur un seul côté. |
MATÉRIAUX ET COULEURS |
Le projet met en scène un usage anticonformiste des matériaux. Ricciotti a en effet opté pour des revêtements spécifiques. Son oeuvre architecturale est souvent marquée par la recherche de signifiants et si certains détails sont précisément mis en oeuvre dans la restructuration du collège Baker, ce n’est pas tant par choix esthétique que par volonté d’y conférer du sens. |
Rudy Ricciotti est né en 1952 en Algérie. Il a reçu une double formation d’ingénieur, à l’ETSG - École d’Ingénieur de Genève (1975) -, et d’architecte, à l’École d’architecture de Marseille (1980) où il créé son agence la même année. Eloignée des conceptions du mouvement néo-moderne, son architecture se caractérise par une approche qui revendique le plaisir de la forme et de l’espace. Soucieux de l’investissement des lieux par ses futurs usagers, il introduit systématiquement des jeux de couleur et de matériaux dans ses projets. Ses réalisations les plus connues sont le Stadium de Vitrolles, la Gare maritime de Marseille, le Centre National Chorégraphique d’Aix-en-Provence (appelé aussi le Pavillon Noir), la réhabilitation des Grands Moulins de Paris pour accueillir l’Université Paris VII et prochainement un nouveau département des arts de l’Islam au coeur du musée du Louvre. Il a également construit pour des particuliers. |
Alexandre Maistrasse acquiert sa formation d’architecte à l’Ecole des Beaux Arts sous la direction de Julien Guadet. En 1912, il est nommé architecte de la Ville de Paris. Participant à de nombreux concours, il est l’auteur d’équipements publics et de santé importants (hôtel de ville à Argenteuil et groupe scolaire à Saint-Ouen, hôpital Trousseau à Paris et sanatorium de Zuydcoote en Belgique). Il réalise aussi des opérations privées (une villa au Vésinet et immeubles rue de Richelieu et place Louvois à Paris). Dans les années 1920, il est désigné par l’Office d’H.B.M du département de la Seine pour construire la cité-jardin de Suresnes, son oeuvre majeure, sous l’égide d’Henri Sellier alors maire de la ville. Si la cité de Suresnes, à l’instar des premières cités-jardins de la banlieue parisienne, s’inspire du modèle de cité-jardin anglais du début du XXème siècle, Maistrasse réalise là un ensemble architectural novateur alliant hygiène, confort et modernité. |
Architecte DPLG (diplôme par le gouvernement), Ohnenwald intervient aussi comme urbaniste. Il est en effet chargé après la guerre de la reconstruction de Juvisy dans l’actuelle Essonne où il installe son agence en 1956, contribuant fortement à la reconstruction dans ce département. Il signe ainsi les plans d’aménagement de Savigny, Viry et Grigny. Il réalise avec l’architecte Jean Ginsberg des logements à Soisy-sur-Seine (1969) et intervient à Draveil et Villejuif. En Seine-Saint-Denis, il collabore avec André Lurçat, à Saint-Denis aux projets de la Cité et du groupe scolaire Langevin (1946-1965) ; au Blanc-Mesnil à l’ensemble de logements Victor-Hugo (1954-1964) et au groupe scolaire Paul Vaillant-Couturier (1949-1955). Il se lia avec des intellectuels et artistes parmi lesquels le peintre Jean Lurçat, frère d’André Lurçat et le philosophe Jean-Paul Sartre. |
Joséphine Baker 1906-1975 |
Issue d’une famille modeste du Mississipi, Joséphine Baker multiplia les petits métiers avant de rencontrer une famille de musiciens qui lui proposa un numéro mêlant musique, danse et théâtre. En 1925, elle découvre l’Europe et Paris, devenue capitale du jazz à l’époque, où ses extravagances connurent un grand succès. Au-delà de ses talents d’artiste, Joséphine Baker a non seulement pris position contre les politiques ségrégationnistes des Etats-Unis mais a également participé à l’évolution de l’image de la femme. |